La semaine dernière, je me suis rendu à plusieurs manifestations organisées à Bordeaux : la nuit de l’innovation, la Grande Jonction et le salon de l’entreprise. Point commun à tous ces événements, des prises de parole en public de différents intervenants utilisant des supports visuels. J’en ai donc profité pour me rendre compte, in situ, des méthodes employées par les uns et les autres. A ce stade, une précision s’impose : loin de moi l’idée de dénigrer qui que ce soit. Mais le constat est tout de même terrible : le powerpoint indigeste est encore majoritaire en 2016. Essayons ensemble de renverser la tendance !
Attardons nous quelques instants sur ce qui sera notre axiome de départ : une présentation orale, ce n’est ni un dossier papier, ni un prospectus, ni un rapport. Vous allez me dire que c’est évident. Pourtant, beaucoup d’intervenant s’obstinent encore à remplir leurs diapositives de textes tous plus illisibles les uns que les autres. Et qu’arrive-t-il lorsque c’est le cas ? La réponse est très simple : le public essaye tant bien que mal de déchiffrer ce qui apparait sur l’écran et de ce fait n’écoute plus l’orateur, orateur qui de toute façon se contente de lire ses slides en essayant d’enrober le tout de petites phrases de remplissage pour donner le change. Le public s’ennuie, n’arrive plus à suivre, et se demande pourquoi on ne lui a pas directement donné le dossier à lire à tête reposée…
Il est temps d’agir, et c’est à vous, intervenants et orateurs, que je m’adresse. Sortez du cadre, oubliez tout ce que vous avez (mal) appris et commencez à donner du relief à vos interventions.
Comme son nom l’indique, un support visuel est là pour « supporter » votre discours, pas pour le remplacer. Et il est visuel. Il doit donc être « vu » et pas « lu ». Mais comment faire si vous avez des chiffres détaillés à fournir ? Un règlement à expliquer ? Une charte à faire approuver ? Un business plan complexe ? C’est très simple, il vous suffit de faire DEUX documents. Le premier est votre support visuel, il accompagne votre présentation orale. Le deuxième est votre dossier complet, que chacun pourra lire, relire et consulter à loisir. Cela signifie plus de travail alors ? Oui, bien sûr. Beaucoup plus de travail même. Mais que voulez-vous qu’on retienne de votre prise de parole ? Que vous avez été brillant ou que vous avez ennuyé tout le monde ? Que l’assemblée vous écoutait avec intérêt ou que chacun regardait sa montre en priant pour que cela se termine vite ? A vous de choisir.
Quelques règles de bases pour terminer :
- Respectez la règle 10/20/30 chère à Guy Kawasaki (LA référence en la matière) : 10 slides / 20 minutes maximum / une police de 30 points minimum
- Une image vaut mille mots
- Une slide doit être « lue » par votre public en quelques secondes
- Rendez vos chiffres parlant (pas de tableaux illisibles !!!)
- Pour chaque diapo, trouvez des accroches percutantes
- Appliquez l’adage « Less is more » : élaguez le superflu, ne gardez que l’essentiel
- Soignez l’introduction et la conclusion (terminez par un « call to action »)
- Osez le « vide » dans vos diapos ! La tentation de remplir pour remplir est forte, résistez !
A vous de jouer !!!
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